Introduction
La consultation est une sourate de cinquante-trois versets révélée à La Mecque. Son titre est tiré du verset trente-huit, qui décrit les caractéristiques d’une communauté de croyants. En tant que sourate mecquoise révélée avant la migration à Médine, elle se concentre sur les fondements de la foi et, plus particulièrement, sur le pouvoir et la sagesse de Dieu. Dieu rappelle au prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) qu’il ne peut forcer les gens à croire et qu’il n’est tenu que de transmettre le message divin.
Versets 1 – 9 Tout le pouvoir appartient à Dieu
Les deux premiers versets sont composés des lettres arabes Ha, Mim, Ain, Sin, et Qaf. Ces cinq lettres font partie d’un groupe de quatorze lettres, qui se présentent sous diverses combinaisons en ouverture de vingt-neuf sourates du Coran. Dieu n’en a jamais révélé la signification. Dans la plupart des cas, tout juste après ces lettres, nous apprenons quelque chose au sujet du Coran. Dans ce cas précis, Dieu affirme qu’Il a transmis Sa révélation (le Coran) au prophète Mohammed, comme Il a envoyé des révélations aux messagers qui l’ont précédé.
Peu s’en faut que les cieux ne se fendent depuis leur sommet quand les anges célèbrent les louanges de leur Seigneur et implorent le pardon pour ceux qui sont sur terre. Quant à ceux qui prennent des alliés et protecteurs en dehors de Lui, Dieu les surveille. Et le prophète Mohammed n’a pas à répondre de leurs actes.
C’est ainsi que Nous t’avons révélé une Écriture en arabe[1], afin que tu avertisses la mère des cités et ses alentours, et que tu mettes en garde contre le Jour du rassemblement, où un groupe sera alors au Paradis, tandis que l’autre sera dans le Feu ardent. Si Dieu avait voulu, Il aurait fait des hommes une seule communauté. Mais Il fait entrer qui Il veut en Sa miséricorde. Et les injustes n’auront ni protection ni secours. C’est Dieu qui fait revivre les morts et qui a le pouvoir sur toute chose.
Versets 10 – 19 La vérité est claire
Dieu jugera entre toutes les disputes. Il vous a donné des épouses issues de vous-mêmes et des bestiaux par couples; c’est ainsi qu’Il vous multiplie. Il possède les clefs des cieux et de la terre. Il dispense largement Sa subsistance à qui Il veut, et Il la restreint à qui Il veut.
Il a établi pour vous la même religion qu’Il avait établie pour Noé et qu’Il avait établie pour Abraham, Moïse et Jésus. Ce à quoi tu appelles les polythéistes leur paraît bien difficile. Il y a longtemps, les gens ne suivaient qu’une seule et unique religion. Et ils ne se sont divisés qu’après avoir reçu la science, par esprit de rivalité, entre eux. Appelle donc les gens à la foi, (ô Mohammed).
Dis-leur seulement (ô Mohammed) : « Je crois à toutes les Écritures que Dieu a révélées. Il ne devrait pas y avoir de dispute entre vous et nous. Et ceux qui se disputent au sujet de Dieu, leur argument n’a aucun poids; ils subissent Sa colère et ils recevront un terrible châtiment. C’est Dieu qui a révélé l’Écriture en toute vérité, et qui a établi la justice. Qu’en savez-vous? L’Heure est peut-être proche! Ceux qui n’y croient pas cherchent à la hâter, tandis que les croyants la redoutent.
Versets 20 – 31 Une récolte dans l’au-delà
Quiconque désire récolter le fruit de ses actions dans l’au-delà, Nous ferons croître pour lui sa récolte. Et quiconque ne désire récolter qu’en ce bas monde, Nous lui accorderons une partie de sa récolte; mais alors, il ne recevra rien dans l’au-delà. Auraient-ils des divinités associées à Dieu qui auraient rendu licite pour eux ce que Dieu ne permet pas dans la religion ? Certes, il y aura pour les injustes un douloureux châtiment. Quant à ceux qui auront cru et fait le bien, ils seront dans les jardins fleuris du Paradis. Voilà l’heureuse annonce que fait Dieu à Ses serviteurs qui croient et font le bien. Dis aux gens (ô Mohammed) : « Je ne vous demande pour cela aucun salaire. » Et quiconque accomplit une bonne action, Nous en accroîtrons la valeur.
Comment les gens peuvent-ils prétendre que Mohammed a inventé un mensonge à propos de Dieu ? Par Ses paroles, Dieu efface le mensonge et confirme la vérité. Et Il connaît parfaitement ce que recèle le cœur de l’homme. C’est Lui qui accepte le repentir de Ses serviteurs, qui pardonne les mauvaises actions, qui exauce ceux qui croient et accroît Sa grâce envers eux. Et si Dieu attribuait Ses dons sans réserve à tous Ses serviteurs, ils transgresseraient alors toutes les limites sur terre. Mais Il dispense ce qu’Il veut avec mesure. Et c’est Lui qui fait descendre la pluie salvatrice après que les gens en aient désespéré, et Il répand Sa miséricorde. Parmi Ses signes, la création des cieux et de la terre, et des êtres vivants qu’Il y a disséminés. Et Il a le pouvoir de les rassembler tous quand Il le voudra. Vous ne pouvez échapper à la puissance de Dieu sur terre; en dehors de Lui, vous n’avez aucun allié ni protecteur.
Versets 32 – 43 Le pardon est bien meilleur
Et parmi Ses signes, il y a les vaisseaux semblables à des montagnes, sur la mer. S’Il le veut, Il apaise les vents afin que les vaisseaux demeurent immobiles à la surface de l’eau. Ou alors, Il les fait sombrer à cause de ce qu’ils ont acquis. Tout ce qui vous a été donné comme bien n’est qu’une jouissance temporaire de la vie d’ici-bas. Mais ce que Dieu réserve dans l’au-delà est meilleur et plus durable pour ceux qui croient et placent leur confiance en leur Seigneur, qui s’abstiennent de commettre les péchés les plus graves, qui pardonnent même lorsqu’ils sont en colère, qui accomplissent assidûment leurs prières, qui se consultent entre eux à propos de leurs affaires, qui dépensent en charité des biens que Dieu leur a attribués et qui savent riposter aux attaques injustifiées.
La sanction pour une offense reçue est une riposte équivalente. Mais quiconque pardonne et se montre conciliant, son salaire relève de Dieu. Quant à ceux qui ripostent après avoir été lésés, aucun blâme contre eux. Ne sont à blâmer que ceux qui oppriment les gens et transgressent injustement les limites sur terre. À ceux-là, un douloureux châtiment est réservé.
Versets 44 – 53 Ne faites que transmettre le message. Dieu détient tout le pouvoir
Quiconque Dieu égare ne trouvera aucun protecteur en dehors de Lui.[2] Les injustes devront faire face au châtiment tout en espérant pouvoir revenir en arrière. Mais ils subiront un tourment éternel et ils n’auront aucun allié pour les aider. Répondez à l’appel de votre Seigneur avant que ne vienne un jour dont Dieu ne reportera jamais le terme. Et s’ils se détournent, saches (ô Mohammed) que Nous ne t’avons pas envoyé pour assurer leur sauvegarde. Tu n’es chargé que de transmettre le message.
Il n’a été donné à aucun mortel que Dieu s’adresse à lui autrement que par révélation ou de derrière un voile, ou encore par l’envoi d’un messager (un ange), qui révèle, avec Sa permission, Ses volontés à l’homme. Et c’est ainsi que, par Notre commandement, Nous t’avons révélé, (ô Mohammed), un Livre inspiré (le Coran). Tu n’avais aucune connaissance de l’Écriture ni de la foi; mais Nous en avons fait une lumière par laquelle Nous guidons qui Nous voulons. Et certes, tu guides vraiment les gens vers un droit chemin, le chemin de Dieu, à qui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. N’est-ce pas à Dieu seul que tout doit retourner?
NOTE DE BAS DE PAGE:
- La révélation de Dieu ne fut pas révélée uniquement en arabe; les révélations précédentes furent transmises dans la langue de leur messager. L’islam nous dit que la révélation a été transmise à toutes les nations. La révélation finale, le Coran, fut révélé en arabe parce que le prophète Mohammed était arabe et que ses auditeurs étaient arabes. La nature miraculeuse du Coran est également liée à la langue arabe. Les Arabes aimaient beaucoup leur langue et la structure de celle-ci; en entendant le Coran, récité dans un langage parfait et sublime, ils y reconnurent une nature divine.
- Dieu donne à chaque être humain de nombreuses occasions de découvrir la vérité et de croire. Mais si une personne rejette sans cesse Ses signes, l’incroyance finit par recouvrir ses yeux, ses oreilles et son cœur. Et pourtant, Dieu ne cesse, malgré cela, de donner davantage d’occasions de croire et ce, jusqu’au moment de la mort.