Cette sourate de 20 versets fut révélée à La Mecque. À l’époque de sa révélation, les mécréants considéraient acceptable d’opprimer et de harceler le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) et ses fidèles, et plus particulièrement les plus faibles parmi eux. Son titre vient du premier verset, où est mentionné « al-balad », i.e. la cité (La Mecque). La nature miraculeuse du Coran apparaît dans des sourates comme celle-ci, où un sujet est détaillé en seulement quelques phrases. Chaque être humain se voit offrir deux chemins distincts : l’un menant au bien et l’autre menant au mal. Chaque humain possède un libre arbitre par lequel il choisit l’un ou l’autre chemin. Et chacun doit donc s’efforcer d’accomplir de bonnes actions plutôt que de se gonfler d’arrogance et de gâcher ainsi sa vie et sa destinée dans l’au-delà.
Versets 1 – 3 La Mecque, le prophète Mohammed et l’humanité
Cette sourate débute par un serment. Dieu jure par La Mecque. Les gens de La Mecque savent très bien pourquoi Dieu jure par leur ville, qui est un lieu important situé au milieu de montagnes désertiques. Ils savent que le prophète Abraham y a restauré la première Maison de Dieu et qu’elle est située dans une vallée, en sécurité. C’est un lieu sacré dans une contrée sans foi ni loi.
Dieu ajoute le prophète Mohammed à Son serment et l’appelle un habitant de la cité. Mais à cette époque, les mécréants considéraient comme leur droit d’opprimer et de tyranniser le Prophète, même dans cette ville sacrée. Dieu conclut Son serment en jurant par les parents et leurs enfants ou, comme l’ont interprété certains érudits, par le prophète Adam et ses descendants. Cette partie du serment constitue une introduction à la discussion qui suivra sur la nature de l’être humain.
Versets 4 – 7 La vie d’ici-bas est un test
L’homme a été créé pour une vie de lutte et pour être éprouvé. Cette épreuve peut revêtir diverses formes selon l’époque et le lieu de naissance d’une personne. Même quand une personne est assez fortunée pour être née dans un milieu aisé et confortable, elle doit déployer des efforts pour plaire à Dieu. La place de chaque personne, en ce monde, est un test pour elle. Une personne qui aura beaucoup souffert, en cette vie, peut se qualifier pour une position enviable dans l’au-delà. Une autre personne, en position de pouvoir, par exemple, qui ne fait que satisfaire ses envies peut se retrouver en position très peu enviable dans l’au-delà.
Chacun s’imagine-t-il que personne n’a de pouvoir sur lui ou que personne n’a plus de pouvoir que lui? Comment peut-il être aussi aveugle alors qu’un simple éclair, lors d’un orage, suffit à démontrer aux hommes à quel point ils sont faibles? L’homme dit : « J’ai dissipé une grande fortune »; dans son arrogance, il a oublié que Dieu le surveille en tout temps.
Versets 8 – 10 Le libre arbitre
Dieu dit qu’il a donné à chaque personne deux yeux pour voir, une langue pour parler et deux lèvres pour contrôler les paroles qui sortent de sa bouche. Une personne peut se croire puissante, mais elle doit réaliser que c’est Dieu qui lui donne ce petit pouvoir dont elle jouit. Dieu nous a accordé le savoir et la sagesse et la capacité de discerner le bien du mal.
Versets 11 – 16 Qu’est-ce qui vous fera comprendre?
Mais, poursuit Dieu, certains ne tentent même pas de gravir le chemin escarpé. Ils ont dépensé leur fortune dans des choses qui déplaisent à Dieu. Il y a de nombreuses bénédictions qui devraient motiver les gens à gravir ce chemin aussi haut qu’ils le peuvent, mais ils se refusent à le faire. Qu’est-ce qui leur fera comprendre? Dieu dit que le chemin menant au Paradis consiste à nourrir un pauvre, qu’il soit un parent, un orphelin ou un étranger, et à libérer des esclaves.
Ce sont là des exemples d’actions que l’on voyait rarement au moment de la révélation de cette sourate. Les esclaves étaient traités avec une grande cruauté. La faim était très répandue et les orphelins étaient souvent maltraités, même par les membres de leur famille. Donc ces bonnes actions servaient à éprouver le caractère des croyants.
Versets 17 – 18 Le Paradis
Gravir le sentier escarpé signifie faire partie de ceux qui croient et qui s’encouragent mutuellement à la patience et à la compassion. À quoi bon nourrir les pauvres ou libérer des esclaves si l’on n’a pas la foi? Ceux qui croient font partie d’une communauté qui encourage la bonté. Ce sont les gens de la droite, qui recevront le Paradis en récompense de leur croyance et de leurs actions. Ils recevront leur livre (i.e. le livre dans lequel sont écrites toutes leurs actions) dans la main droite, puis seront admis au Paradis.
Versets 19 -20 L’Enfer
Les mécréants recevront leur livre dans la main gauche et seront envoyés en Enfer pour avoir refusé de croire aux révélations de Dieu et de gravir le chemin escarpé. Le feu les cernera de toutes parts et se refermera sur eux, ne leur laissant aucune issue.