Versets 67-76 : ses frères reviennent
Jacob recommande à ses fils de ne pas tous entrer dans la ville par la même porte, mais d’utiliser des portes différentes. Il ajoute toutefois qu’il ne peut rien contre la volonté de Dieu et que tout le pouvoir se trouve entre Ses mains.
Les fils de Jacob se présentent à Joseph et il prend son jeune frère (Benjamin) à part et lui révèle son identité. Il donne à ses frères leur part de céréales, mais place sa coupe dans le sac de son jeune frère, à son insu. Quelqu’un crie alors que les caravaniers sont des voleurs. « Qu’avez-vous perdu? », demandent les frères. « La coupe du roi », leur répond-on, en ajoutant « quiconque la retrouve recevra la charge d’un chameau en récompense ».
Ses frères répondent qu’ils n’étaient pas venus pour causer du trouble. Les hommes de Joseph demandent aux frères quel châtiment devrait s’appliquer s’il s’avère qu’ils mentent. Ils répondent que le châtiment devrait être que celui dans le sac duquel est retrouvée la coupe soit fait esclave, car c’est ainsi que l’on châtie les coupables. Joseph ne veut pas que son frère soit châtié selon les lois en vigueur en Égypte, mais cherche un moyen de garder son frère auprès de lui tandis que les autres retournent vers leur père Jacob. Les sacs sont fouillés et la coupe est trouvée dans le sac de Benjamin, le plus jeune. Dieu explique qu’il a établi un plan pour Joseph et qu’Il est parfaitement capable d’élever le statut de qui Il veut.
Versets 77-82
Les frères font allusion au fait que le frère de Benjamin (i.e. Joseph) aurait déjà volé avant lui, mais Joseph se retient toujours de leur révéler son identité. Ils implorent alors Joseph de prendre l’un d’eux à la place de Benjamin, mais cela leur est refusé. Finalement, le frère aîné, se souvenant de la promesse faite à leur père, jure de demeurer en Égypte jusqu’à ce que Jacob lui donne la permission de quitter les lieux ou que Dieu juge en sa faveur. Les autres frères retournent vers leur père Jacob et lui disent qu’ils ont tout fait pour respecter leur promesse, mais qu’ils ne pouvaient prévoir que Benjamin volerait la coupe du roi. Ils lui disent, s’il a besoin de preuves, d’interroger les gens qui voyageaient avec eux.
Versets 83-86
Leur père dit : « Non, mais ce sont plutôt vos âmes qui vous ont inspiré quelque chose! » Puis il se détourne d’eux et dit : « Que mon chagrin est grand pour Joseph! ». Et à force de pleurs et de chagrin, il finit par perdre la vue. Ses fils disent : « Par Dieu, tu ne cesseras d’évoquer Joseph jusqu’à ce que ta santé en soit ruinée ou que tu sois parmi les morts. » Il répond : « Je ne me plains qu’à Dieu de ma détresse et de mon chagrin. Et je sais, de Dieu, ce que vous ne savez pas. » Lorsque cette nouvelle perte est révélée à Jacob, sa première réaction est de demeurer patient. Il sait, sans l’ombre d’un doute, que la situation de ses deux jeunes fils est sous le contrôle de Dieu.
Versets 87-98
Jacob dit : « Ô mes fils! Partez et renseignez-vous sur Joseph et son frère. Et ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu, car seuls les mécréants désespèrent de Sa miséricorde. » Alors ils retournent voir Joseph, toujours sans connaître sa véritable identité. Ils lui disent que le malheur a frappé leur famille et demandent à Joseph de se montrer charitable envers eux. Joseph leur dit : « Savez-vous ce que vous avez fait à Joseph et à son frère par votre ignorance? » Ses frères sont fort étonnés de l’entendre dire cela et lui demandent s’il est Joseph, ce à quoi il répond par l’affirmative. Ils disent : « En vérité, Dieu t’a préféré à nous, et nous avons été fautifs. » Joseph répond : « Point de récriminations contre vous aujourd’hui! Que Dieu vous pardonne. »
Puis, Joseph leur donne sa chemise en leur disant de la passer sur le visage de leur père afin qu’il recouvre la vue et de revenir le voir tous ensemble par la suite. Seul chez lui, Jacob dit aux gens qui l’entourent qu’il sent la présence de Joseph, mais ceux-ci le regardent avec dérision, croyant qu’il se fait encore des illusions. Lorsque la chemise de Joseph est passée sur le visage de Jacob, celui-ci recouvre spontanément la vue et dit : « Ne vous ai-je pas dit que je sais, de Dieu, ce que vous ne savez pas? » Ses fils lui demandent de prier Dieu de bien vouloir leur pardonner et il répond que son Seigneur est le Très Clément, le Très Miséricordieux.
Versets 99-101
Plus tard, lorsque toute sa famille revient le voir, il prend ses parents à part et leur souhaite la bienvenue en leur disant que, si Dieu le veut, ils seront désormais en sécurité. Ses parents se prosternent devant lui et Joseph dit à son père qu’il s’agit là de la réalisation du rêve qu’il avait fait autrefois. Joseph dit que Dieu a été bon envers lui après que le diable eût semé la discorde entre ses frères et lui. Joseph invoque Dieu et reconnaît Ses bienfaits envers lui et lui demande de vivre et de mourir en musulman et de faire partie des vertueux.
L’histoire de Joseph est une leçon pour toute l’humanité. La véritable patience et la capacité de pardonner sont des traits nobles qu’il vaut la peine d’inculquer.
Versets 102-111
Voilà qui conclut l’histoire de Joseph et, dans cet épilogue de 10 versets, Dieu dit à Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) que telle est l’histoire dont il n’avait aucune connaissance préalable et qu’il n’était pas présent lorsque les frères conçurent leur plan diabolique. Puis Dieu lui dit que même s’il le souhaite, il ne pourra amener tous les gens à croire. Il affirme également que Mohammed ne demande aucune récompense pour son prêche et que malgré tout, les gens continuent d’ignorer les signes, dans les cieux et sur la terre, et persistent à attribuer des associés à Dieu. Comment ces gens peuvent-ils être aussi sûrs qu’un châtiment terrible ou que l’Heure ne s’abattra pas sur eux au moment où ils s’y attendent le moins? Ne voient-ils pas les leçons, tout autour d’eux? Comment peuvent-ils voyager et voir ce qui est advenu des mécréants et ne pas comprendre? Ne réfléchissent-ils pas? L’histoire de Joseph est une leçon pour ceux qui réfléchissent. Le Coran n’est pas un livre inventé; il est une confirmation de la vérité révélée avant lui et une explication détaillée de toute chose et un guide pour l’humanité.
Dans cette sourate, essentiellement, Dieu dit à Mohammed que le chemin de la vérité peut être long et difficile, mais qu’ultimement, la victoire appartient à ceux qui craignent Dieu et qui sont patients.